Quand on apprend que je suis réviseuse, on me lance souvent : «Ah! Tu corriges les fautes d’orthographe? Tu dois être bonne en français!» Si seulement mon métier ne se limitait qu’à déceler les fautes d’orthographe... Évidemment, cette tâche – sans doute la plus facile – fait partie de mon travail, mais quand je révise un texte, j’ai mille et une autres choses à vérifier.
J’ai envie de vous expliquer la méthode de travail que j’utilise généralement quand on me confie un texte à réviser. Suivez-moi!
D’abord, dans une première lecture, je vérifie rigoureusement tous les aspects de la langue – orthographe, grammaire, syntaxe, vocabulaire, typographie, et j’en passe. Je m’assure également de la bonne graphie des noms propres et corrige aussi les ambiguïtés, les ruptures de ton, les propos alambiqués, etc.
Il m’arrive aussi très souvent de devoir reformuler certains passages en raison de leur manque de clarté, de la faiblesse de leur style ou de leur syntaxe défaillante. Parfois, je ne réussis pas immédiatement à trouver la solution idéale, c’est-à-dire celle qui respecte le mieux l’idée originale, alors je surligne en jaune ledit passage pour y revenir plus tard.
Je révise ainsi environ cinq pages à la fois et les passe ensuite dans le correcteur d’Antidote, qui souligne les espaces insécables absents, les calques de l’anglais, les coquilles... Bref, des fautes que je n’avais pas repérées à ma première lecture. Eh oui! C’est une chose qui m’arrive!
Je répète ce petit manège – première lecture de cinq pages puis correcteur d’Antidote – jusqu’à la toute fin du texte.
Ensuite, je m’attaque aux passages surlignés. Généralement, j’arrive à les reformuler une fois ma tête reposée, mais dans certains cas, je n’y parviens tout simplement pas. J’inscris donc un commentaire en marge à ce sujet.
L’étape suivante est la vérification de points que j’ai notés tout au long de ma lecture et qui concernent bien souvent l’aspect de l’uniformisation («grand-parents» ou «grands-parents»? Pourquoi cette minuscule à «dieu» alors que partout ailleurs il est écrit avec une majuscule? «Salle de bain» ou «salle de bains»? Compte-rendu» ou «compte rendu»?). Je vous entends soupirer d’ici, et vous avez un peu raison : ce n’est pas la partie la plus excitante de mon travail, mais elle demeure essentielle (et heureusement que la commande «Rechercher» existe!).
Une fois ces étapes complétées, je m’offre une relecture finale après avoir laissé reposer le document idéalement une nuit. Je relis donc le texte, mes commentaires en marge, et ce fameux passage surligné que je n’aurais pas réussi à reformuler pour voir si je ne trouverais pas enfin une solution (et quand ça arrive, c’est GÉNIAL).
Voilà, vous connaissez maintenant ma méthode de travail! Et vous voyez que la révision va bien au-delà de l’élimination des fautes d’orthographe!
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